Retour sur la Côte d’Azur, en Swan 47

Il m’est particulièrement agréable de retrouver des clients fidèles, avec lesquels se construit étape après étape un petit bout de chemin maritime commun, et avec lesquels se tissent des liens particuliers. On apprend à mieux se connaître, à fonctionner encore plus harmonieusement ensemble dans la vie à bord aussi bien que dans cette relation très particulière qui s’établie entre le skipper et celui qui lui confie sa sécurité, celle de ses proches et de son bateau, on se crée mine de rien des souvenirs communs et des moments précieux. J’ai déjà parlé dans le Carnet de bord du projet de rénovation de ce Swan 47 basé à Marseille et de tous les travaux entrepris pour permettre de renaviguer à cette belle unité sur plan Stephens. Après une première croisière familiale à l’été 2021, le propriétaire et sa famille m’avaient embarqué au printemps pour une semaine de coaching destinée à approfondir la prise en main de leur bateau qui possède un charme fou mais n’est pas toujours facile, notamment dans les manoeuvres de port : c’est un voilier de taille déjà respectable, doté d’un déplacement conséquent, dépourvu de propulseur d’étrave et surtout affligé d’un effet de pas conséquent en marche arrière au moteur.

Nous sommes repartis ensemble pour une semaine en Août, pour un cabotage qui allait nous emmener jusqu’à Villefranche-sur-Mer, à charge pour l’équipage familial de revenir sans moi jusqu’à Marseille, façon de valider et de mettre en pratique, en autonomie, tous les apprentissages du voyage aller.

Une fois encore, après les Outremer ou après le Django, j’ai goûté ce plaisir de naviguer sur l’un des bateaux les plus rapides du plan d’eau, en particulier aux allures de près : le Swan porte beau son presque demi-siècle, et sous sa nouvelle garde-robe réalisée par Delta Voiles, il marche très fort contre le vent, sans avoir d’ailleurs besoin de beaucoup d’air pour commencer à s’animer. Les génois à 150% de recouvrement rendent certes les virements de bord plus physiques que ce dont nous avons pris l’habitude avec les gréements modernes, mais ils confèrent un surcroît de puissance sur lequel on est bien content de pouvoir compter dans les petits airs de l’été !

Cette mission s’est conclue sur un accostage impeccable à Villefranche-sur-Mer, le propriétaire plaçant parfaitement le bateau dans un emplacement pourtant un peu délicat d’approche, le tout sous les commentaires approbateurs du personnel du port décrétant que le caractère maîtrisé de la manoeuvre tranchait nettement sur l’impréparation ou les approximations qui selon eux seraient plus souvent la marque des plaisanciers de passage. Après cela, je pouvais sauter dans le train du retour avec le sentiment du travail accompli !

En image : au mouillage sur coffre dans la rade d’Agay (Saint-Raphaël, Var)

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