2000 milles en Lagoon 450

Vingt jours, c’est le temps qu’il aura fallu pour acheminer un Lagoon 450 flambant neuf de La Rochelle, où il avait été livré par le chantier, jusqu’à Port Camargue, son port d’attache. Une météo capricieuse aura obligé à patienter plusieurs jours à Vigo (Espagne) jusqu’au retour des vents au secteur Nord, les catamarans de croisière n’étant pas des foudres au près serré. Et pourtant, nous aurons tiré quelques bords, les 1635 milles de la route directe s’étant convertis en 2000 milles au loch …

Ce convoyage à six mains – votre serviteur et le couple de propriétaires – était aussi une mise en mains et une formation pour mes clients, qui avaient besoin de se familiariser avec leur bateau, mais aussi d’acquérir un certain nombre de fondamentaux. Manoeuvres, navigation, stratégie météo, notions simples de routage, réglages, manoeuvres de port, contrôle des moteurs, fonctionnement des nombreux systèmes (dessalinisateur, générateur 220 V, …), utilisation fine de l’électronique de bord, manipulation du radar : chaque moment de la navigation a été mis à profit pour l’apprentissage, la révision et les approfondissements. L’escale forcée à Vigo aura été l’occasion de peaufiner la préparation du bateau, de mateloter ce qui méritait de l’être, mais aussi de faire enchaîner les manoeuvres de port aux propriétaires, ou de filer dans le fond de la (magnifique) ria pour revoir la technique de mouillage. J’en profite pour signaler la qualité technique de l’accueil à la marina Davila, habituée il est vrai à accueillir des super-yachts : les installations portuaires sont parfaitement configurées pour les bateaux un peu encombrants comme le nôtre, et les matelots sont d’un aide particulièrement précieuse lors des accostages.

Sortie du détroit de Gibraltar, avant le lever du jour (photo F. Augendre).

Le trafic est dense tout au long de la péninsule ibérique, les DST (dispositifs de séparation de trafic) ponctuent le parcours, avec une mention spéciale à Gibraltar, où la forte densité des cargos se conjugue avec les effets météorologiques locaux et le renforcement (significatif !) du vent dans le détroit. L’équipage a été bien rôdé à l’identification des routes de collision, à l’exploitation judicieuse du système AIS, aux procédures radio avec les cargos de rencontre et à l’observation des règles de barre.
Après une dernière manoeuvre délicate par vent de travers – les huit mètres de large du catamaran passant au chausse-pied entre les ducs d’Albe – le Lagoon a trouvé début juin son emplacement au ponton des multicoques de La Grande Motte. De belles navigations méditerranéennes attendent maintenant ses propriétaires.

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