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Le Django 12.70 au près serré Carnet de bord

Quatre semaines en Django 12.70

C’est toujours passionnant de prendre livraison d’un voilier neuf en compagnie de son propriétaire. Il s’agit d’armer le bateau, de tester et valider tous ses équipements, d’organiser le rangement et la vie à bord, de découvrir ses réactions sur l’eau et d’affiner patiemment ses réglages. Cette apprivoisement et ces avancées se font en commun avec mon client, et ce partage rend mon travail d’autant plus gratifiant et intéressant.

Le Django 1270 au ponton de Falmouth, en Cornouaille anglaise.

J’ai ainsi embarqué à Concarneau, en ce début d’été, à bord d’un Django 12.70 fraîchement livré par le chantier Marée Haute qui construit ses voiliers de grande croisière à deux pas de là, dans le chantier de Trégunc. Issu d’une collaboration des architectes Pierre Rolland et Pierre Delion, le navire amiral du constructeur breton présente une carène large et puissante, contrôlée par deux safrans. Le franc-bord et les volumes sont généreux, une grande delphinière permet d’établir de grandes voiles de portant, le déplacement de 7,2 tonnes est résolument léger pour une unité de cette taille, le bouchain évolutif et le tirant d’eau de 3 mètres quille basse garantissent une belle raideur à la toile (la quille redevable permettant de réduire le tirant d’eau à 1,50 m pour certaines entrées de port et mouillages peu profonds).

Le dog-house, autrement dit la capote rigide, protège la descente et l’entrée du cockpit et s’intègre joliment à la silhouette d’ensemble. Le centrage des poids est soigné, avec en particulier l’emplacement des réservoirs sous les planchers du carré, et l’implantation de la baille à mouillage juste en avant du mât. Le Django 12.70 a tous les attributs d’un voilier de voyage rapide, d’un avaleur de milles, un peu moins radical probablement qu’un Pogo.

L’organisation des manoeuvres est une vraie réussite.
On l’aura deviné, nos crânes ont mis du temps à s’adapter à la hauteur du dog-house.

A prendre ses marques dans le cockpit pour les premières manoeuvres sous voiles, on se rappelle que le plan de pont est l’oeuvre Christophe Cudennec, ancien coureur et ancien patron de la voilerie Incidences qui équipe nombre de grandes unités hauturières de course et de croisière : c’est lui qui avait commandé à Marée Haute le premier Django 1270, d’où a découlé depuis une petite série. Tous les réglages dont rêve un mangeur d’écoutes sont là, et leur distribution est parfaitement organisée, avec deux paires de winchs et autant de réas « cross over » autorisant à tout moment le renvoi de n’importe quelle manoeuvre à un winch libre. Un peu de rigueur dans le rangement s’impose pour éviter de transformer le cockpit en plat à spaghettis, mais les bailles à bouts’ sous les hiloires sont suffisamment volumineuses pour stocker ce qui menace de traîner. Je n’ai nourri qu’un seul regret, l’absence de barre d’écoute de grand-voile, le palan d’écoute étant repris sur le sommet du dog-house : cela implique, dès que l’on abat en deçà du près, de solliciter fortement le hale-bas… et d’autant plus fortement que le propriétaire a voulu une grande-voile à corne. Soit dit en passant, l’option grand-voile à corne impose un double patatras (ou une paire de bastaques hautes, comme on voudra), ce qui fait d’autant plus de manoeuvres à gérer et de longueurs de bouts à ranger. Certains jours on en vient à envier le gréement sans pataras des Pogo (au prix certes d’un mât carbone), à d’autres moments on se dit que décidément on ne s’ennuie pas sur le Django.

Dans le chenal du Four. Pas besoin de beaucoup d’air pour avancer.

Autre belle découverte : le voilier se déhale très aisément par petit temps. Son déplacement léger y est pour quelque chose, la grand-voile à corne ne nuit probablement pas. En un mois notre consommation de gasoil s’avèrera ridicule, on ne démarre le moteur que pour les manoeuvres de port et de mouillage, d’autant que les panneaux solaires très efficaces suffisent à maintenir les batteries à niveau. En remontant au vent comme au portant, le bateau glisse joliment. La voilure généreuse conduit à réduire tôt, dès 18 à 20 noeuds de vent apparent au près nous passions sous trinquette (avec bien sûr une paire de basses bastaques à manoeuvrer histoire de rajouter quelques ficelles à notre arc).

A l’approche du Raz de Sein. Trinquette-grand voile haute,
et un ris s’imposera avant d’embouquer le raz proprement dit.

En quatre semaines de croisière et en déduisant les journées à quai pour finir de préparer le bateau, nous aurons couvert un peu plus de 600 milles, ce qui représente un bon bout de chemin pour une balade estivale. Notre périple nous aura mené jusqu’à Falmouth (Cornouaille anglaise) au Nord et Quiberon au Sud. C’était pour moi l’occasion de retrouver des parages plus ou moins familiers, et de renouer avec les souvenirs lointains des croisières en Angleterre sur le bateau de mes parents et ceux, plus récents, de mes belles années de course-croisière en double dans les eaux de l’Atlantique.

Sur la promenade de Falmouth. Impossible de se tromper,
nous sommes en Angleterre et nulle part ailleurs.
Sur le sillon de Camaret, cet étonnant cimetière à bateaux de pêche.

J’ai ainsi renoué avec des ambiances qui me sont chères, des paysages qui me sont familiers – et qui me parlent d’autant mieux qu’ils sont tous rattachés, de façon diverses et à des époques différentes, à des moments qui m’ont marqué. Mais puisque tout a une fin, après une dernière escale dans l’Odet nous avons ramené le Django à Concarneau. J’ai comme à mon habitude transmis au propriétaire un rapport technique sur toutes les améliorations à envisager sur le bateau. L’an prochain le Django devrait être en Méditerranée, avec de nouvelles destinations à explorer.

Dernière escale à Sainte Marine, dans l’embouchure de l’Odet.
Encore un petit matin délicieux.

Carnet de bord

Trois jours en Pogo 30

Les voiliers de croisière de la série Pogo, construits par le chantier Structures à Combrit (Bretagne Sud) sont de mon point de vue des bateaux très réussis, collant idéalement à leur programme de monocoques de voyage performants. J’avais déjà encadré des clients sur un Pogo 12.50, lors d’une traversée aller-retour du Golfe de Gascogne, j’avais aussi participé aux essais du Pogo 50 et du Pogo 30, lorsque je travaillais à Voiles et Voiliers.

L’essai du Pogo 30, en particulier, m’a laissé des souvenirs impérissables. Si le deuxième jour m’avait donné l’occasion de belles images dans une longue houle au large des rochers de Penmarch’, la veille les appareils photos étaient restés au sec : nous testions les qualités marines du plan Finot-Conq dans des conditions météo (très) musclées, avec 45 noeuds de vent au passage d’un front. Le coup de vent était annoncé et attendu, le patron du chantier nous avait permis de maintenir la sortie, c’est dire si Structures a confiance en ses bateaux, quand bien même le skipper maison Charly Fernbach était à bord. Pour se faire une idée de l’ambiance du moment, on pourra jeter un oeil au derniers instants de ce teaser de l’essai du Pogo 30 (l’homme en ciré rouge au pied de mât ou aux écoutes, c’est moi, les images vidéo sont de François Déliac).

Au large de Penmarch’, dans une mer couleur menthe à l’eau.

J’adore la façon dont la vie nous gratifie parfois de clin d’oeils émus dans le rétroviseur, et j’étais particulièrement heureux d’emmener des clients à bord du Pogo 30 qu’ils avaient réservé au départ du Vieux Port à Marseille. C’était ma troisième sortie avec cette famille, que j’avais d’abord encadrée sur une mini-croisière au départ de Hyères sur un Sun Odyssey, puis une semaine en été sur un trimaran Neel 45. Dans leur projet d’accéder à l’autonomie pour un jour louer seuls des voiliers, ou même acheter leur propre bateau, autant changer régulièrement de support pour varier les plaisirs mais aussi expérimenter des pratiques différentes et enrichir « la bibliothèque des situations vécues », comme dirait un entraîneur de ma connaissance.

L’accent était donc mis cette fois-ci sur la performance, avec découverte du spi asymétrique, de la trinquette de brise sur bas étai largable, du rôle des bastaques (à mon avis peu utiles sur le mât carbone à barre de flèches poussantes du Pogo 30, mais le loueur a voulu cette option). La météo assez changeante nous a permis de tester aussi bien la relance au portant dans les petits airs que la navigation « sur les portières » sous grand-voile arisée et trinquette.

Un long bout-dehors amovible, pour un spi asymétrique de surface bien généreuse.

Autant de premières pour mes clients, qui ont aussi découvert les sensations du planing et ce moment particulier où les turbulences décrochent du tableau arrière, laissant le sillage se lisser et s’allonger. Un Pogo, ça plane même au allures débridées. Et si en deux jours et demi le périmètre de navigation est forcément limité, nous avons eu le plaisir de profiter de deux escales calmes et sereines, en ces lieux si différents et particuliers que sont le port du Frioul et la calanque de Port-Miou.

Au Frioul il n’y a pas un arbre, l’architecture ressemble à un gros raté, mais le lieu possède un charme indéniable, à plus forte raison dans la lumière du soir.
Carnet de bord

Porquerolles aller-retour en Swan 47

Depuis un an et demi que j’accompagne ce propriétaire dans la remise en état et la prise en mains de son Swan 47 âgé de près d’un demi-siècle, c’était ma première occasion de partir en croisière à son bord, de Marseille à Porquerolles et retour. En visitant au passage les Calanques, Les Embiez, Hyères, La Ciotat. Caboter sur la côte méditerranéenne dans les premiers jours de mai peut s’avérer un véritable bonheur, lorsque la météo se donne un air estival, que les mouillages sont encore pratiquement vides, et que la mer nous semble réservée.

Les Swan de l’époque, dessinés par le cabinet Sparkman & Stephens, sont des voiliers d’une grande élégance, et je ne compte plus les fois où nous avons été interpellés pour entendre que nous avions « un très beau bateau ». C’étaient aussi des voiliers de course-croisière plutôt efficaces pour les standards de l’époque, même si des unités beaucoup plus légères et moins aménagées commençaient déjà à les détrôner. Il se confirme que le Swan 47 pédale, en particulier aux allures près du vent. C’est une belle carène, bien équilibrée, sacrément lestée, et qui porte de la toile.

En rade Sud de Marseille. Après six semaines de catamaran, c’est pour moi le retour aux bateaux qui penchent !

Même si le cockpit paraît bien étriqué au regard des critères actuels, même si l’accès à la baignade est moins rapide et moins aisé que sur les monocoques d’aujourd’hui, même si le passage du pont au carré donne toujours cette impression de descendre à la cave, ces bateaux ont gardé un vrai charme, auquel la chaleur et le classicisme des aménagements n’est pas étranger non plus.

Cette virée d’une semaine aura été l’occasion de familiariser le propriétaire et sa petite famille avec la manoeuvre d’un bateau exigeant par certains aspects, dans les manoeuvres de port par exemple : avec un déplacement important, un effet de pas significatif, et en l’absence de propulseur d’étrave, les évolutions dans les passages resserrés réclament un minimum de méthode, de doigté, et d’anticipation.

Pour moi c’était aussi une façon de tester le bateau en situation et dans ses moindres détails, histoire d’allonger et de peaufiner la liste de tous les grands et petits travaux qu’il nous reste à entreprendre pour rendre cette belle unité parfaitement confortable et fonctionnelle. Rendez-vous en août pour la prochaine croisière, et dans l’intervalle le Swan est retourné à Marseille entre les mains des artisans que nous faisons intervenir sur ce beau projet.

C’étaient les débuts du projet, extraction du moteur pour révision de fond et remplacement des périphériques.
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Le routage météo par les experts

Le routage météo est un aspect essentiel de la stratégie en course au large. Et dans les interstices de mon activité de skipper, il y a parfois un peu de place pour mon ancien métier de journaliste. Dans le numéro d’avril de Seahorse, le magazine anglais dédié à la course au large, j’ai publié un article, « Secret sauce », consacré à la façon dont les plus pointus des compétiteurs exploitent le meilleur d’Adrena, logiciel de référence en la matière. L’article décrit aussi les nouvelles fonctionnalité d’Adrena, comme le « ralentissement », qui permet de simuler dans un routage une dégradation des performances en raison par exemple d’une avarie, mais aussi de planifier le meilleur moment pour « lever le pied » afin de s’attaquer à une réparation. Passionnant pour qui s’intéresse à l’univers de la haute performance, instructif aussi pour tout pratiquant désireux de pousser encore plus loin l’utilisation de son outil de routage préféré.

Travailler sur un routage, c’est aussi tester des routes alternatives. La fonction « point de pivot » permet de forcer un point de passage particulier (image Adrena)
Le routage sur prévisions d’ensemble, ou comment étudier les différentes variations autour d’une prévision météo (image Adrena)
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En croisière sur un Outremer 5X

Une certitude est désormais acquise, au terme de cette mission à bord d’un Outremer 5X, catamaran de voyage (très) performant de 18,50 m de long : la période mars-avril est encore un tantinet précoce pour les croisées peinardes en Méditerranée. Lors de mes convoyages au fil des ans, cela ne m’avait jamais franchement préoccupé ni même interpellé : on enfile des chaussettes chaudes sous les bottes, on serre le col et les poignets du ciré, on porte la toile du temps, au pire on se planque 24 ou 48 heures quelque part pour laisser passer le gros d’une dépression hivernale, mais pour le reste on avance sans faire son douillet.

S’agissant d’amener une petite famille à la découverte de son nouveau bateau et des exigences de la navigation semi-hauturière ou hauturière, c’est tout de même une autre histoire. Il a fallu se faufiler entre les coups de vent (lorsque le flux d’Ouest se calmait, c’était pour mieux revenir de l’Est après une courte rémission, et vice-et-versa), bien choisir ses mouillages histoire de dormir confortablement, adapter le programme et la route autant que nécessaire : à 8 ou 10 noeuds face à la mer, ce genre de machine a vite fait de vous rappeler que la vitesse peut être aussi un inconfort, éviter les parcours bout au vent lorsque cela se creuse n’est pas un luxe.

Au départ de Port Camargue par un temps de demoiselle que nous ne reverrons pas souvent. La corvée de carburant, sur ce type de bateau, est aussi rapide que rare : le cata est si véloce dans les petits airs que les moteurs ne sont guère utilisés hors des ports.

Qu’importe, si l’on considère que mes clients, des Américains venus de l’Utah, ne faisaient là que débuter une longue itinérance de plusieurs années : à cette échelle de temps, on se moque un peu de rester coincer deux jours ici ou trois jours là par le mauvais temps. On oublie un peu trop souvent que naviguer c’est voyager, et donc aussi savoir se poser, visiter, oublier la mer par intermittences pour voir du pays…

Pour Matt, Gina, et leurs trois enfants, qui n’étaient venus qu’une fois en Europe – lors de l’acquisition de leur voilier – chaque escale était une découverte, historique, touristique, culturelle, gastronomique. Dès notre première pause à Marseille mes clients se sont avérés enchantés, et l’obligation de prendre la navette au port du Frioul pour se rendre en ville – au Vieux port il n’y a que trop peu de places pour les bateaux de passage, et encore moins pour ceux de ce calibre – n’a jamais pesé.

En repartant de Marseille, où je me suis plu à jouer le guide touristique. En arrière-plan l’archipel du Frioul, qui a abrité notre escale de quelques jours.

Naviguer à cette époque, c’est aussi se retrouver seul au mouillage à Porquerolles (un luxe inouï pour qui garde en tête sa dernière escapade estivale), poser l’ancre à Théoule pile en face d’un restaurant de poissons méritant résolument le détour, visiter le musée Picasso d’Antibes sans faire la moindre queue, déambuler à Elbe dans les rues de Portiferraio ou sur la place de Porto Azzuro sans croiser grand-monde d’autre que les résidents permanents de l’île … Nous ne retrouverons les grandes foules qu’en visite au Coliseum et au Forum de Rome, ralliée en une heure de voiture de location depuis notre escale près d’Ostie.

Sous Code zéro entre cap Bénat et l’île du Levant.
En doublant les iles de Lérins. Ça piaule, de nouveau.
Devant le cap Corse, sous deux ris et trinquette, par un froid de gueux. En prime le plaisir de voir le vent tourner autour du Cap en même temps que nous. A tirer des bords jusqu’à Bastia …
Un Frioul 38 rencontré à Elbe. Florence Arthaud avait couru la Route du Rhum 78 sur l’un des ces plans Mauric construits pour l’école de voile de Marc Linski

Prendre en mains un nouveau bateau, c’est passer beaucoup de temps à le découvrir, à s’y adapter, à le mettre à sa main et à l’optimiser en relation avec ses propres exigences et en relation avec son programme de navigation. Sur une machine de 60 pieds aussi sophistiquée, il y a de quoi faire, l’un des sujets majeurs consistant à réfléchir et mettre en oeuvre toutes les solutions pouvant à l’avenir faciliter la vie et les manoeuvres à un équipage familial. Dans sa vie précédente, cet Outremer 5X était aux mains d’un propriétaire dont la passion était la course en équipage et la chasse aux records de vitesse : garde-robe, plan de pont, appendices et aménagements avaient été adaptés en conséquence, avec pour résultat un bateau certes très véloce et particulièrement excitant en navigation, mais en contrepartie particulièrement exigeant. Des modifications avaient déjà été apportées en termes de confort après l’achat d’occasion du bateau, mais c’était encore loin de faire le compte s’agissant d’assagir la bête et d’en faciliter l’utilisation.

Je n’aurai pas regretté d’avoir emmené ma trousse de matelotage. Ce jour-là, il s’agissait d’installer dans la soute à voiles des palans facilitant le « matossage » d’une garde-robe aussi abondante (et volumineuse) que sophistiquée

Un sujet majeur aura retenu mon attention un bon moment : la correction des données de vent de la girouette en fonction de la rotation appliquée au mât pivotant. Sans cela, pas d’angles de vent fiables, aucune indication sérieuse de la force du vent réel, et aucun espoir de naviguer sous pilote automatique en mode vent. La question aura été finalement été résolue avec l’intervention d’un technicien de NKE Italie.

Bientôt ma mission prenait fin, d’autres engagements m’appelant ailleurs, il était temps de faire mon sac et de rédiger les dernières lignes d’une liste de préconisations visant à transformer le catamaran en voilier de croisière un peu moins radical. Dommage, la météo annonçait l’arrivée des vrais beaux jours, ce serait au prochain skipper d’en profiter.

Sous spi asymétrique, un avant-goût de l’été… enfin !

Carnet de bord

TVA de 20% sur mes prestations

En 2022, changement dans ma tarification : mes prestations sont assujetties à la TVA, au taux de 20% applicable aux prestations de service.

Lors de la commande d’un devis et/ou de la confirmation de la mission, pensez bien à me préciser à quel ordre doit être éditée ma facture (particulier, professionnel, société …), en mentionnant bien l’adresse et le cas échéant le Siret.

Atterrissage sur Tenerife (Canaries), à la barre d’un Outremer 51.
Carnet de bord

Les manoeuvres de port, on en parle

La question des manoeuvres de port préoccupe bien des plaisanciers, car le moment d’appareiller ou d’accoster génère souvent un peu de stress, entre la crainte de se rater et de rayer ses oeuvres mortes (voire celles du voisin), et la peur de vaguement se ridiculiser au regard des autres (au choix le quidam sur le quai, le propriétaire du voisin, voire son propre équipage).

C’est précisément pour aider ses membres à dépasser ce stade qu’un club marseillais, le CNTL (de son joli nom complet Club Nautique et Touristique du Lacydon) m’a invité à tenir une conférence/débat. J’avais déjà eu l’occasion, lors du confinement, de délivrer des formations en ligne par le truchement de la jeune société Wapala, qui a développé une plate-forme d’e-training à l’intention des plaisanciers.

Le sujet est vaste et passionnant, certains ont écrit des livres entiers sur le sujet, plus modestement j’ai déjà eu l’occasion de le traiter de manière déjà bien approfondie dans un Hors-Série de Voiles et Voiliers, ou au cours d’un chapitre de la huitième édition du Cours des Glénans, dont j’ai assuré la coordination éditoriale.

Quelques-uns des bons ouvrages pour qui souhaite se perfectionner

Impossible d’évoquer tous les cas de figure et les scénarios possibles au cours d’une seule soirée. L’objectif était de donner aux participants des bases solides pour s’entraîner et progresser dans leur pratique individuelle, en évoquant d’abord les préparatifs (techniques et psychologiques) à une manoeuvre réussie, puis les principes d’évolution au moteur d’un navire (effets du moteur et des actions de barre, influence des éléments extérieurs comme le vent), avant d’aborder des cas concrets d’accostage et d’appareillage, puis de conclure sur quelques savoirs-faire indispensables, notamment dans le maniement des aussières.

Des images à l’appui de chaque problématique et de chaque scénario.

S’agissant d’un public méditerranéen, les scénarios concernant l’accostage sur cat-way ou les manoeuvres dans le courant ont été délibérément oubliés, afin de traiter plus à fond les cas de figure plus systématiquement rencontrés par les participants : amarrage alongside (parallèle au quai), cul à quai (sur pendille ou sur ancre), et sur coffre. Soirée très réussie, parfaitement organisée par la commission croisière du CNTL et sa responsable Florence Baudribos, le seul regret étant de ne pas avoir pu poursuivre les échanges autour d’un verre, le nouveau protocole Covid imposé à ce type de rencontre ayant obligé à supprimer l’apéritif.

Cul à quai sur ancre, ou comment venir droit malgré le vent et le mouillage.

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A fond dans la préparation d’un tour du monde

19,4 noeuds en vitesse de pointe, ce n’est pas tous les jours qu’on signe de telles performances à la barre d’un bateau de croisière. Neuf noeuds de moyenne sur une traversée de plusieurs jours, entre le Sud de l’Espagne et les Canaries, ça parle aussi : les Outremer ne sont pas tout à fait des catamarans comme les autres.

C’est une très belle mission qui s’est achevée pour moi, début novembre 2021, à Santa Cruz de Tenerife. Au total, j’aurai passé près de six semaines, en plusieurs épisodes, sur cet Outremer 51 en partance pour un tour du monde de trois ans par les tropiques et Panama. Mon rôle : préparer au mieux le bateau et son propriétaire à leur long voyage.

Piedralibre réalise ce tour du monde dans le cadre du Grand Large Yachting World Odyssey, un rallye organisé par le groupe de construction navale qui possède les marques Outremer, Gunboat, Garcia, Allures et RM – chacune avec ses spécificités bien marquées, mais toutes résolument orientées vers le grand voyage. Avec ses points de regroupement – les participants sont libres de leur itinéraire entre deux escales « officielles » -, sa logistique, un suivi météo, un SAV dépêché par les chantiers à intervalles choisis, le rallye est un cadre sécurisant et rassurant. Il n’empêche : le propriétaire a souhaité mettre toutes les chances de son côté en se faisant accompagner dans les préparatifs et sur les premières étapes du voyage.

Etiquetage, rangement et listing tout le matériel de rechange et de secours.

Optimisation du bateau et de son accastillage, passage en revue des configurations de voilure en fonction des conditions de mer et de vent, conduites à adopter par gros temps, briefings et procédures de sécurité, manoeuvres sous voiles, organisation de la vie du bord et rythme des quarts, utilisation pertinente des instruments électroniques, réglages du pilote automatique, capture et utilisation au large des données météo, gestion de l’énergie, rédaction des plans de route, vérification et rangement de tout le matériel de secours, tous les secteurs du jeu auront été passés en revue. Nous avions commencé à débroussailler tout cela avant l’été, lors d’une croisière en double qui nous avait amené de Port Camargue jusqu’en Corse et retour. Le projet était d’approfondir ces bases et de consolider les acquis sur le début du rallye, jusqu’aux Canaries.

En escale dans l’étroite cala de Ciutadella (Minorque)
Devant Ibiza, l’Outremer bien calé au près sur ses dérives.
Au mouillage dans la réserve naturelle d’Espalmador, tout près d’Ibiza

Le dernier volet de cette collaboration a donc pris la forme d’une croisière à l’ambiance très studieuse, mais aussi bien joyeuse (souvent festive aux escales, gastronomique aussi) depuis la Grande Motte, départ du GLYWO jusqu’à Tenerife, en passant par Minorque, Barcelone, Majorque, Espalmador, La Linea de la Concepcion (ville espagnole frontalière de Gibraltar), Cadix, Séville, Lanzarote et pour finir, Santa Cruz de Tenerife.

Pas mieux qu’un spi symétrique pour descendre dans le vent.

Point d’orgue, cette avant-dernière navigation entre Séville et Lanzarote, dans un alizé bien soutenu qui nous aura accompagné du travers du détroit de Gibraltar jusqu’aux premiers dévents des îles. L’Outremer 51 m’avait déjà épaté dans les eaux méditerranéennes, en alignant régulièrement des vitesses « à deux chiffres » dès qu’on envoyait une voile de portant, mais il avait encore de la ressource et n’attendait que les longues houles de l’Atlantique pour allonger la foulée. Cerise sur le gâteau, la satisfaction de voir tous les concurrents du rallye loin dans le rétroviseur, quand bien même il ne s’agissait pas une course : qui ne s’est jamais fait plaisir en « déposant » les voiliers croisés sur le plan d’eau ? Un repos bien mérité à Lanzarote et c’était le dernier petit tronçon jusqu’à Tenerife, en soignant comme toujours trajectoires et empannages, puis changement d’équipage, et Bertrand et Piedralibre ont poursuivi leur beau voyage avec, j’espère, un maximum d’atouts en main.

Dans les petits airs, dernier bord vers Santa Cruz.

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Girolata, ce petit coin de paradis

« Un endroit à touristes », m’a dit cet été un de mes amis, qui possède une maison et un bateau en Balagne. Certes, en été le petit port de Girolata peut s’avérer bondé. Certes, la réserve de la Scandola est victime de sa notoriété, et en journée le ballet des bateaux d’excursion (classiques vedettes à passagers ou semi-rigides surpuissants équipés de sièges baquets) ne ralentit pas. Certes, pour qui connaît le littoral corse sur le bout des doigts (et pour qui a un petit bateau capable de se faufiler dans les moindres criques), il existe des abris plus secrets, et infiniment tranquilles.

Certes. Il n’empêche que le lieu est splendide, et d’un calme quasi-total le soir venu, malgré le nombre de bateaux de plaisance en rangs d’oignon (les installations portuaires sont réduites au minimum, trois pontons de bois, et les navires de passage sont amarrés, devant et derrière, sur des corps-morts. On y prend son café ou on y déguste sa glace les pieds dans le sable, on remonte son annexe sur la petite plage au milieu des vaches en pleine sieste.

La plage de galets, que les annexes doivent se partager avec les vaches

La capitainerie est un cabanon, jouxtant une échoppe proposant des gâteaux à la farine de châtaigne, tout juste sortis du four. L’endroit ne se rallie qu’en bateau, ou à pied, ce qui lui confère un relatif isolement. En y venant, ou en repartant, on prend le temps d’un mouillage une heure en face, sous les falaises rouges du Capo Rosso. A peine plus d’un mois après la croisière-coaching à bord de l’Outremer 51, je n’ai pas boudé mon plaisir d’y faire une nouvelle halte avec les clients du Neel 51.

Carnet de bord

Déjouer la météo à Sant Amanza

Cette semaine-là, au départ d’Ajaccio, s’était avérée particulièrement compliquée, en raison d’un fort coup de vent entre continent et Corse, qui générait une forte houle sur la côte occidentale : 3,5 m à 4 m annoncés, la plupart des mouillages seraient intenables, les rares abris possibles seraient envahis, et l’équipage serait contraint à l’immobilité pour les 48 ou 72 heures à venir. Avec l’accord des clients, nous avons au prix d’une étape un peu longue basculé côte orientale.

Le passage des Bouches de Bonifacio s’est fait en douceur, le trimaran retrouvant des eaux abritées sitôt embouquée la passe de la Piantarella, et nous avons jeté l’ancre dans le havre bien tranquille du golfe de Sant’Amanza. En fin de croisière le retour n’en serait que plus long, mais le jeu valait définitivement la chandelle.

Le fond du golfe offre plusieurs mouillages distincts, tous bien abrités des vents de secteur Ouest.

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