En Dehler 32, des Pays Bas au Cotentin

C’est à Port Zélande, dans les eaux intérieures des Pays-Bas, que je suis allé chercher ce Dehler 32, en compagnie de son nouveau propriétaire. Le début du parcours s’est avéré très dépaysant : des chenaux étroits, des rives champêtres, deux ponts basculants et deux écluses, la dernière partagée avec des bateaux de commerce fluviaux à côté desquels notre voilier se sentait bien petit.

A l’approche du premier pont sur le canal Zuid-Beveland. A l’arrière plan, le deuxième pont, dont le tablier est double : voies routières et chemin de fer (photo F. Augendre)

Passée la deuxième écluse, ce n’est pas encore le large, mais on se frotte sans transition au trafic des gros navires marchands, ce qui sera le lot quasi-permanent de notre passage en mer du Nord. Jusqu’à l’embouchure de l’Escaut occidental (le Westerschelde), on côtoie des remorqueurs, des barges, des super-tankers et des porte-containers parmi les plus grands du monde, remontant vers Anvers ou en route vers le large.

La Mer du Nord calme comme rarement, tandis que plus au Sud la France se débat dans les restes de la dépression Nadine (photo F. Augendre)

Le convoyage est d’ordinaire un exercice un peu obscur, ne laissant pas de place à la fantaisie ni aux velléités touristiques : il s’agit de tailler la route sans lambiner d’un point A à un point B, sans autres escales que celles qu’imposent parfois la météo, les ravitaillements de gas-oil ou les arrêts techniques.

A Nieuwpoort, acquisition d’une défense sphérique, équipement très précieux en croisière (photo F. Augendre)

Lorsque le propriétaire est de la partie et qu’il souhaite prendre son temps et voir du pays, le rythme peut s’avérer moins exigeant. Dans un mode un peu plus « croisière », nous nous sommes ainsi posés d’abord à Breskens (Pays-Bas), puis à Nieuwpoort (Belgique), avant d’attaquer d’un trait la traversée vers le Cotentin.

Curieuses ambiances de marinas un peu désertes, aux douches fermées en raison des protocoles Covid-19, mais aux chantiers et shipchandlers au taquet pour rattraper les semaines de confinement.  C’est ainsi que nous avons pu remplacer en chemin un boitier de commande électronique du moteur, curieusement buggé, mais aussi rehausser le niveau de préparation du bateau en vue des navigations futures, et compléter son armement. Cela m’a aussi permis de faire du matelotage à quai et au calme, pour installer les lignes de vie avec des lashing Dyneema, ou encore épisser un câblot textile sur la chaîne d’ancre, afin de doubler la longueur du mouillage.

Que je croise devant les rivages de Dunkerque ou – plus près de chez moi – les industries de Port de Bouc, j’ai cette même impression de cotôyer les arrière-cours de notre société (photo F. Augendre)

Après mon débarquement à Cherbourg, mon client a poursuivi la route en famille vers son port d’attache de Saint Cast le Guildo, non loin de Saint Malo. Lorsque ses propriétaires ne seront pas en croisière, ce joli bateau aux lignes d’inspiration classique, et assez généreusement voilé, sera disponible à la location. Si vous envisagez une croisière en Bretagne Nord, vers Chausey et les Anglo-Normandes, le Cotentin, ou même encore à destination du Sud de l’Angleterre, n’hésitez pas à me contacter : je vous mettrai en relation.

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