Revalidations incendie et communication radio
L’hiver, c’est souvent pour les marins professionnels le moment des revalidations obligatoires. Certifiés dans divers domaines liés à notre métier, comme les soins à bord, la lutte contre l’incendie, les communications radio, nous devons recycler régulièrement nos connaissances et nos aptitudes pour continuer d’exercer.
Ces derniers mois, j’ai donc revalidé mon Certificat général d’Opérateur radio (CGO) pour les communications dans toutes les zones de navigation du globe, ainsi que mon Certificat de qualification avancée à la lutte contre l’incendie (CQALI). Comme le nom de « qualification avancée » le laisse à penser, il s’agit d’autre chose que de la formation de base contre l’incendie, dans le cadre de laquelle nous sommes formés à la prévention des incendies et aux façons d’éteindre les feux.
Au CQALI, nous ne portons pas d’appareils respiratoires individuels, nous ne déroulons pas des lances à incendie, nous ne brancardons pas des blessés dans des cales enfumées au point qu’on n’y distingue ni ses pieds ni ses mains, nous ne balançons pas de la mousse et nous n’éteignons pas des barils de 200 litres en feu : nous apprenons comment, dans le rôle d’un officier en charge de la conduite de la lutte contre un incendie, diriger nos marins devenus provisoirement pompiers, quelles stratégies mettre en oeuvre en fonction de la configuration du navire, du contexte, du type de sinistre et de son évolution, comment simultanément gérer nos passagers tout en réclamant si nécessaire les secours.
Il est question de savoir-faire, de procédures, mais aussi d’aptitudes au commandement, de sens logique, de sang-froid. Qui peut le plus peut le moins : lors de ce module de revalidation particulièrement rythmé et dense, nos formateurs nous ont mis face à plusieurs scénarios d’incendie à bord sur une vedette à passagers assurant les trajets vers les îles de Hyères, mais aussi à bord de ferries transportant des centaines de véhicules et de passagers entre Corse et continent.
Nous sommes ici très loin des cas de figure envisageables à bord de nos navires à voile ou à moteur, qu’il s’agisse de bateaux de plaisance où le skipper est seul à bord, où d’unités de charter où l’effectif des marins se compte souvent sur les doigts d’une main. Qu’importe, le CQALI est le même pour tous les officiers. Il est aussi bon et sain de se questionner ou de se remettre en cause, même face à des situations que l’on ne rencontrera jamais.
A l’issue de ces revalidations mon brevet de commandement a été reconduit pour cinq ans, me voici (re)certifié jusqu’en 2027. Pour mieux vous servir !