Un été en trimaran

De mi-juillet à fin septembre, j’aurai passé l’essentiel de mon été à bord de Yemaya, un Neel 51 géré par Emeraude Locations, loueur et concessionnaire de la marque Neel, basé à la Grande Motte.

Yemaya est un Neel 51, fabriqué à La Rochelle par le chantier fondé par Eric Bruneel, et dessiné par le cabinet d’architectes Joubert-Nivelt (photo F. Augendre)

Deux belles croisières avec le propriétaire et sa famille, plusieurs embarquements en charter avec des clients, deux aller-retour en Corse, quelques convoyages en solo, ça n’a pas chômé.

Au mouillage sous la pointe de Sénétose, aux côtés d’un bateau ami. Même en juillet, on arrive à trouver en Corse des lieux quasi-déserts (Photo F. Augendre)

J’avais certes déjà skippé aux Bahamas un Corsair 970, accompli une bonne partie du Tour des îles de Voiles et Voiliers sur un Tricat 25, navigué en convoyage et en course sur des trimarans de course océaniques. Mais c’est la première fois que je prenais les commandes d’un trimaran de grande croisière, se démarquant très nettement des unités à caractère sportif qui m’étaient familières.

Navigation sur les bancs dans l’archipel des Exumas (Bahamas), à bord du Cosair 970 Cruze, trimaran vif et performant (Photo F. Augendre)
A bord du Tricat 25 de Voiles et Voiliers, dans une queue de Mistral, entre Antibes et l’île italienne de Capraia. A mes pieds, le seau de la vaisselle : la navigation était résolument sportive, et le confort relevait du camping côtier (Photo P.M. Bourguinat)
A la manoeuvre sur Sodebo. Encore une autre paire de manches (Photo C. Launay)

Rare – pour ne pas dire singulier – dans son segment de marché de la grande croisière tout confort, le concept de trimaran ne manque pas d’atouts. Si les cabines situées dans les flotteurs relativement étroits sont certes moins vastes que celles des catamarans de longueur équivalente, l’espace de vie constitué par le carré, la cuisine et la table à cartes est en revanche phénoménal, sans parler de la cabine propriétaires de plain pied avec le carré.

Aux dernières heures du jour, devant le fort de Brégançon (Photo F. Augendre)

La coque centrale abrite par ailleurs, implantés très bas, la totalité des équipements techniques comme le moteur, le dessalinisateur, le groupe électrogène, les batteries, les réservoirs. Cette configuration favorise un centrage des poids réduisant le tangage et favorable à un bon comportement à la mer. Elle offre aussi un accès parfait à ces systèmes, sur lesquels on travaille avec une aisance inégalée sur des unités de cette taille.

La salle des machines du Neel 51 s’ouvre sur la cale moteur, dans laquelle on circule très aisément autour du Volvo Penta 75 cv. En arrière plan, le vérin de pilote et les drosses de barre. Ceux qui ont eu à bricoler en navigation dans la jupe d’un catamaran – si possible par mauvais temps – apprécieront (Photo F. Augendre)

Toujours par comparaison avec un catamaran, le gréement reste raide, ce qui autorise un meilleur cap près du vent, et je n’ai par ailleurs jamais eu à me plaindre du passage des trois coques à la mer, dans les convoyages parfois musclés que j’ai eu à effectuer. Les performances à la voile sont très honorables, et mes clients ont pu pour leur part apprécier l’ambiance pullman d’une plate-forme singulièrement vaste et aérée.

En approche du Cap Bénat, au portant sous génois partiellement roulé, 13,5 noeuds au compteur (Photo F. Augendre)

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