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Frédéric Augendre, skipper professionnel
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Carnet de bord

Retour au Neel 51

Avec la saison estivale, j’ai repris la barre du trimaran Yemaya, Neel 51 exploité en location par la société Emeraude Multicoques à la Grande Motte, au service de différents locataires ou du propriétaire.

En route pour la Corse, où – en compagnie d’une hôtesse – je dois embarquer mes premiers clients de juillet (Photo F. Augendre)

Croisières sur la Côte d’Azur ou en Corse, convoyages solo entre deux contrats d’engagement – le bateau est mis à disposition où les clients le souhaitent, en fonction de ce que permet le planning bien entendu – les milles s’accumulent et les beaux mouillages s’enchaînent.

Carnet de bord

Un été en trimaran

De mi-juillet à fin septembre, j’aurai passé l’essentiel de mon été à bord de Yemaya, un Neel 51 géré par Emeraude Locations, loueur et concessionnaire de la marque Neel, basé à la Grande Motte.

Yemaya est un Neel 51, fabriqué à La Rochelle par le chantier fondé par Eric Bruneel, et dessiné par le cabinet d’architectes Joubert-Nivelt (photo F. Augendre)

Deux belles croisières avec le propriétaire et sa famille, plusieurs embarquements en charter avec des clients, deux aller-retour en Corse, quelques convoyages en solo, ça n’a pas chômé.

Au mouillage sous la pointe de Sénétose, aux côtés d’un bateau ami. Même en juillet, on arrive à trouver en Corse des lieux quasi-déserts (Photo F. Augendre)

J’avais certes déjà skippé aux Bahamas un Corsair 970, accompli une bonne partie du Tour des îles de Voiles et Voiliers sur un Tricat 25, navigué en convoyage et en course sur des trimarans de course océaniques. Mais c’est la première fois que je prenais les commandes d’un trimaran de grande croisière, se démarquant très nettement des unités à caractère sportif qui m’étaient familières.

Navigation sur les bancs dans l’archipel des Exumas (Bahamas), à bord du Cosair 970 Cruze, trimaran vif et performant (Photo F. Augendre)
A bord du Tricat 25 de Voiles et Voiliers, dans une queue de Mistral, entre Antibes et l’île italienne de Capraia. A mes pieds, le seau de la vaisselle : la navigation était résolument sportive, et le confort relevait du camping côtier (Photo P.M. Bourguinat)
A la manoeuvre sur Sodebo. Encore une autre paire de manches (Photo C. Launay)

Rare – pour ne pas dire singulier – dans son segment de marché de la grande croisière tout confort, le concept de trimaran ne manque pas d’atouts. Si les cabines situées dans les flotteurs relativement étroits sont certes moins vastes que celles des catamarans de longueur équivalente, l’espace de vie constitué par le carré, la cuisine et la table à cartes est en revanche phénoménal, sans parler de la cabine propriétaires de plain pied avec le carré.

Aux dernières heures du jour, devant le fort de Brégançon (Photo F. Augendre)

La coque centrale abrite par ailleurs, implantés très bas, la totalité des équipements techniques comme le moteur, le dessalinisateur, le groupe électrogène, les batteries, les réservoirs. Cette configuration favorise un centrage des poids réduisant le tangage et favorable à un bon comportement à la mer. Elle offre aussi un accès parfait à ces systèmes, sur lesquels on travaille avec une aisance inégalée sur des unités de cette taille.

La salle des machines du Neel 51 s’ouvre sur la cale moteur, dans laquelle on circule très aisément autour du Volvo Penta 75 cv. En arrière plan, le vérin de pilote et les drosses de barre. Ceux qui ont eu à bricoler en navigation dans la jupe d’un catamaran – si possible par mauvais temps – apprécieront (Photo F. Augendre)

Toujours par comparaison avec un catamaran, le gréement reste raide, ce qui autorise un meilleur cap près du vent, et je n’ai par ailleurs jamais eu à me plaindre du passage des trois coques à la mer, dans les convoyages parfois musclés que j’ai eu à effectuer. Les performances à la voile sont très honorables, et mes clients ont pu pour leur part apprécier l’ambiance pullman d’une plate-forme singulièrement vaste et aérée.

En approche du Cap Bénat, au portant sous génois partiellement roulé, 13,5 noeuds au compteur (Photo F. Augendre)

Carnet de bord

Croisière en trimaran aux Bahamas

Tandis que l’Europe s’enfonçait dans le coeur de l’hiver, j’étais aux Bahamas, au service d’un client qui avait fait livrer par cargo son trimaran, un Corsair 970 Cruze.

Réception du bateau, préparation et mise au point, ça a pu être l’occasion de constater que là-bas rien n’est vraiment simple pour l’équipage d’un voilier : pour les résidents des Bahamas le bateau à moteur est roi, tandis que la voile est plutôt marginale. Les shipchandlers ont à peu près tout ce qu’il faut en rayon pour pêcher au gros ou faire tourner rond une mécanique de 350 ch, mais lorsqu’on entre dans magasin avec une manivelle de winch pour demander s’ils n’ont pas la petite soeur, on récolte au mieux des haussements de sourcils, et au pire des éclats de rire incrédules. Nassau n’est vraiment pas le lieu pour armer et préparer un bateau, il est de loin préférable d’opérer à Fort Lauderdale, en Floride (où nous avons fini par commander en ligne une bonne partie de l’accastillage et du matériel de sécurité nécessaire).

Le centre ville se résume un peu trop au débarcadère des paquebots et aux magasins duty-free, mais il ne manque pas totalement de charme.

Deuxième particularité de la région, les Bahamas ne bénéficient pas d’un pur climat antillais. L’archipel reste sous l’influence des dépressions circulant sur le nord de l’Atlantique, et les fronds froids hivernaux viennent régulièrement perturber l’alizé. Dans la pratique, l’arrivée du front s’annonce par une rotation du vent dans le sens des aiguilles d’une montre, jusqu’à un bon coup de Nordet qui justifie de rester provisoirement au mouillage (dans un coin bien protégé !) ou à la marina. Bref, tandis que Paris croulait sous la neige, ça brassait sévère à Nassau.

Mais après cela, les Bahamas se sont bien révélées le petit paradis promis, et notamment les Exumas, un chapelet d’îles s’étalant sur plus de cent vingt milles de long, probablement l’un des coin le plus sauvages de tout l’archipel (*), même si certaines îles sont habitées, et même si de nombreux mouillages sont – raisonnablement – fréquentés (nous avons visités d’autres qui étaient totalement déserts).

En naviguant sur les bancs, dans une eau incroyablement limpide, on s’habitue à débouler à plus de douze noeuds en regardant le sable blanc défiler sous la dérive. C’est le royaume de la navigation à vue, les cartes sont assez peu précises et de toutes façons il vaut largement mieux faire confiance à sa lecture du terrain – et à la couleur des fonds – qu’au GPS. Bleu soutenu, c’est cinq mètres d’eau ou à peine plus. Vert, on est dans quatre mètres d’eau, vert pâle ça frise les deux mètres, mieux vaut remonter un peu de dérive. Du turquoise ourlé de blanc annonce un banc de sable, du brun un herbier de posidonie (ou des algues sur du rocher, attention à l’interprétation), une tâche noire est un récif coralien. L’approche finale d’un mouillage se fait souvent en slalomant, éventuellement à l’aide d’un relèvement de sécurité, plus exceptionnellement à l’aide d’un alignement (**).

Les mouillages sur coffre du parc naturel, à Warderick Wells : les bouées sont à la file dans un chenal étroit marqué par une eau plus sombre, ailleurs il y a pied à marée basse.

 

Les îles sont plus coquettes les unes que les autres, elles ont chacune leur caractère, et le plan d’eau est suffisamment vaste pour que le navigateur ait le choix entre des sauts de puce, des journées de navigation plus soutenues, ou des moments de flânerie entrecoupée de snorkeling sur les récifs ou de bonnes marches dans une nature préservée. A dire vrai, quelques semaines ne suffisent pas à tout connaître des Exumas, et il semble qu’on ne s’en lasse pas, bien des plaisanciers rencontrés là-bas (la plupart des Canadiens) y reviennent chaque hiver depuis quinze ou vingt ans. Pour faire comme tout le monde, il faudra donc y retourner.

Côté ouest les mouillages sont abrités des vents dominants et particulièrement paisibles, pour peu que l’on se tienne éloigné des pointes et des retours de courant. Si le marnage reste faible (1,30 m en vives-eaux), les courants peuvent en effet être soutenus dans les passes (les « cuts ») et les chenaux.

(*) Pour l’isolement quasi-total, il faut descendre encore plus au Sud, jusqu’aux Jumentos.

(**) Pour naviguer sans mauvaises surprises aux Bahamas, on accordera une confiance limitée aux cartes vectorielles, on s’appuiera éventuellement sur un jeu de cartes papier Explorer charts (ou encore les cartes raster Waveyline, disponibles en France  chez GeoGarage), et on fera surtout une lecture approfondie des excellents guides (en anglais) de Stephen J. Pavlidis, aux éditions Seaworthy, à acheter sur place mais aussi en France auprès des librairies maritimes de Marseille ou Paris.

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