Mon parcours
Tout petit, déjà … Cela peut faire cliché, mais c’est bien ainsi que cela s’est passé. Je devais avoir cinq ans lorsque j’ai pris la barre d’un 420, huit ans lorsque mon père m’a construit mon Optimist. Les croisières familiales nous emmenaient autour de la Bretagne, en Espagne, aux Scillys ou en Cornouailles. Il n’y avait pas de pilote automatique, nous prenions nos quarts comme des grands… ou presque. Mes parents ont eu un classe II IOR en bois moulé, un Kelt 8m, puis un half-tonner. A douze ans j’embarquais pour ma première course du RORC, la Channel Race. Le reste de l’année j’usais mes fonds de culotte au rappel sur Optimist, puis Moth Europe et encore Yole OK. Bientôt j’écumais les bourses aux équipiers et les petites annonces des yacht-clubs, mon père signant des autorisations aux propriétaires qui m’embarquaient en course ou en convoyage alors que j’étais encore mineur. Etudiant, j’étais abonné aux entraînements d’hiver de la Trinité sur Mer et au calendrier anglais du RORC. J’ai ainsi couru un tour de France à la voile, trois Fastnet, deux Admiral’s Cup, une One Ton Cup …
Grand reporter au service des sports d’un quotidien national, j’ai plus tard côtoyé les meilleurs spécialistes du grand large. La rubrique voile que j’avais développée m’a permis d’embarquer sur les meilleurs multicoques et monocoques océaniques, en entraînement, en convoyage – souvent musclés – et plus occasionnellement en course. En rejoignant ensuite la rédaction du magazine Voiles et Voiliers, j’ai navigué sur une foule de supports, du petit multicoque familial de 25 pieds au maxi trimaran, en passant par les bateaux de production, de toutes tailles, dont nous réalisions l’essai pour nos lecteurs. Devenu rédacteur en chef adjoint en charge des Hors séries et des livres pédagogiques, j’ai passé en revue tous les thèmes : réglages de voiles et manoeuvres au moteur, routage météo et cohésion d’équipage, équipements électroniques, art de la navigation et connaissance des cordages modernes. Parallèlement, j’ai été repris par le virus de la compétition, en équipage complet comme en double, autour de trois bouées comme à l’échelle de l’océan. J’ai traversé l’Atlantique dans les deux sens, en course et en convoyage, disputé une nouvelle fois en 2015 la course du Fastnet, avec cette fois-ci une victoire à la clé.
En plus de trente cinq ans et plusieurs dizaines de milliers milles de navigation, on apprend certes à faire avancer un bateau, mais surtout à le mener à bon port, de manière sûre. C’est cette expérience, renforcée et complétée par mes formations professionnelles, que je mets au service de mes clients. Breveté Master 500 au yachting commercial par le Royaume de Belgique, je dispose d’un visa de reconnaissance des affaires maritimes françaises qui me qualifie pour le commandement de navires à voile et à moteur sous pavillon français. Le Yachtmaster Ocean délivré par la Royal Yachting Association me qualifie pour le skippage commercial des bateaux immatriculés en Grande Bretagne et dans les pays affiliés au système britannique. Mes formations aux soins médicaux et aux procédures de transmission (Médical 3 et Certificat Général d’Opérateur radio, les deux certificats de marine marchande les plus qualifiés en ces matières) m’autorisent à exercer à titre « illimité », c’est à dire dans toutes les eaux du globe et sans limite de distance vis à vis des côtes. C’est désormais à titre professionnel et au service de mes clients que je vis ma passion.
Le virus de l’écriture ne m’a cependant pas complètement abandonné, c’est ainsi que je me suis vu confier la responsabilité éditoriale de la huitième édition du Cours des Glénans – une Bible de plus de mille pages traitant d’à peu près tout ce qu’il y a à savoir dans la conduite et l’entretien des voiliers – et que je continue à collaborer à Seahorse magazine, la revue britannique qui fait référence dans le domaine de la course au large.