Un été en trimaran
De mi-juillet à fin septembre, j’aurai passé l’essentiel de mon été à bord de Yemaya, un Neel 51 géré par Emeraude Locations, loueur et concessionnaire de la marque Neel, basé à la Grande Motte.
Deux belles croisières avec le propriétaire et sa famille, plusieurs embarquements en charter avec des clients, deux aller-retour en Corse, quelques convoyages en solo, ça n’a pas chômé.
J’avais certes déjà skippé aux Bahamas un Corsair 970, accompli une bonne partie du Tour des îles de Voiles et Voiliers sur un Tricat 25, navigué en convoyage et en course sur des trimarans de course océaniques. Mais c’est la première fois que je prenais les commandes d’un trimaran de grande croisière, se démarquant très nettement des unités à caractère sportif qui m’étaient familières.
Rare – pour ne pas dire singulier – dans son segment de marché de la grande croisière tout confort, le concept de trimaran ne manque pas d’atouts. Si les cabines situées dans les flotteurs relativement étroits sont certes moins vastes que celles des catamarans de longueur équivalente, l’espace de vie constitué par le carré, la cuisine et la table à cartes est en revanche phénoménal, sans parler de la cabine propriétaires de plain pied avec le carré.
La coque centrale abrite par ailleurs, implantés très bas, la totalité des équipements techniques comme le moteur, le dessalinisateur, le groupe électrogène, les batteries, les réservoirs. Cette configuration favorise un centrage des poids réduisant le tangage et favorable à un bon comportement à la mer. Elle offre aussi un accès parfait à ces systèmes, sur lesquels on travaille avec une aisance inégalée sur des unités de cette taille.
Toujours par comparaison avec un catamaran, le gréement reste raide, ce qui autorise un meilleur cap près du vent, et je n’ai par ailleurs jamais eu à me plaindre du passage des trois coques à la mer, dans les convoyages parfois musclés que j’ai eu à effectuer. Les performances à la voile sont très honorables, et mes clients ont pu pour leur part apprécier l’ambiance pullman d’une plate-forme singulièrement vaste et aérée.